Notre Père
Pour les articles homonymes, voir Notre Père (homonymie). Le Notre Père (aussi appelé par son nom Latin, Pater Noster ou, par déformation phonétique, « patenôtre ») est la Prière la plus connue de la religion chrétienne. Il est récité par les catholiques et les orthodoxes à chaque Messe, par les protestants luthériens et réformés à chaque culte. Avec le Baptême, cette prière est le lien d'unité le plus connu entre les différentes traditions chrétiennes : il est récité lors des assemblées oecuméniques. Prière donnée par Jésus, origine, versionsSelon le Nouveau Testament, Jésus Christ a donné cette prière en réponse à une question des apôtres sur la façon de prier : Jésus leur a répondu « Quand vous priez, dites : “Notre Père…” ». Les évangiles de Matthieu (6: 9-13) et Luc (11: 2-4) citent ainsi cette prière, avec quelques différences selon les manuscrits. Le début du Notre Père a des similarités avec le Kaddish juif (prière de sanctification du nom de Dieu), puis il s'en écarte et devient une prière originale sans exemple dans l'Ancien Testament. La version française du texte a été adoptée en 1966 par l'Eglise catholique romaine et le Conseil oecuménique des Églises pour l'espace francophone. Il subsiste cependant d'autres versions française. Les plus connues sont celles employées par les catholiques dans leur prières personnelles entre le XVIIe siècle et 1970 qui emploient le vouvoiement, mais aussi la traduction orthodoxe qui date de 2004 Observations sur la traduction de quelques phrasesNos offensesLe texte latin, correspondant à la majorité des manuscrits grecs, dit littéralement « Remets-nous nos dettes ». Le texte liturgique français, inspiré d'autres manuscrits grecs, dit « Pardonne-nous nos offenses ». Dans d'autres langues, comme l'anglais, on a aussi choisi de s'écarter du texte latin. Ne nous soumets pas à la tentation Article détaillé : . La traduction de cette formule est un sujet de débat au sein de l'Église catholique. Les orthodoxes ont tranché récemment et renoncé en 2004 à la traduction oecuménique La doxologie finaleLa Doxologie finale, « Car c'est à Toi qu'appartiennent, le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles », fut ajoutée à la prière dans les premiers temps de l'Église, bien qu'elle n'apparaisse habituellement pas dans les manuscrits de la Bible et qu'elle ne figure qu'en note dans la version standard révisée. Son emploi est attesté dès le Ier siècle par la version de la prière qui apparaît dans la Didachè, un bref manuel d'enseignement pour la conversion au christianisme. Les protestants récitent généralement la doxologie comme partie intégrante du Notre Père ; les catholiques l'incluent de même parfois dans leur prière personnelle. Lors de la Messe, le Notre Père est normalement séparé de la doxologie par une prière intermédiaire, l'embolisme, qui est récité par le prêtre seul. Cependant, certains prêtres ne respectent pas la norme du missel, et récitent la doxologie directement en omettant l'embolisme, rejoignant ainsi la pratique protestante. La prièreOriginal grec<poem> - Πάτερ ἡμῶν ὁ ἐν τοῖς οὐρανοῖς
- ἁγιασθήτω τὸ ὄνομά σου•
- ἐλθάτω ἡ βασιλεία σου•
- γενηθήτω τὸ θέλημά σου,
- ὡς ἐν οὐρανῷ καὶ ἐπὶ τῆς γῆς•
- τὸν ἄρτον ἡμῶν τὸν ἐπιούσιον δὸς ἡμῖν σήμερον•
- καὶ ἄφες ἡμῖν τὰ ὀφειλήματα ἡμῶν,
- ὡς καὶ ἡμεῖς ἀφίεμεν τοῖς ὀφειλέταις ἡμῶν•
- καὶ μὴ εἰσενέγκῃς ἡμᾶς εἰς πειρασμόν,
- ἀλλὰ ῥῦσαι ἡμᾶς ἀπὸ τοῦ πονηροῦ.
-
- ἀμήν.
</poem> Translittération<poem> - pater imôn ho en tois ouranoís,
- hagiasthètô to ónomá sou;
- elthetô hè basileía sou;
- genèthètô to thélèmá sou,
- hôs en ouranô kai epí tès gès;
- ton arton hèmôn ton epiousion dos hèmin sèmeron;
- kai aphes hèmín ta ophelèmata hèmón,
- hôs kai hèmeís aphíemen tois opheiletais hèmón;
- kai mè eisenenkè(i)s hèmás eis peirasmon,
- allá rhusai hèmas apo tou ponèrou.
-
- amèn.
</poem> Traduction latine utilisée dans la liturgie catholique<poem> - Pater noster, qui es in caelis
- Sanctificetur nomen tuum;
- Adveniat regnum tuum;
- Fiat voluntas tua
- sicut in caelo et in terra.
- Panem nostrum quotidianum da nobis hodie,
- et dimitte nobis debita nostra
- sicut et nos dimittimus debitoribus nostris
- et ne nos inducas in tentationem
- sed libera nos a malo.
- Amen
</poem> Traduction française utilisée dans l'Église catholique avant 1966 - Notre Père, qui êtes aux cieux ;
- Que votre nom soit sanctifié ;
- Que votre règne arrive ;
- Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
- Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien (ou : de chaque jour).
- (Et) pardonnez-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés.
- (Et) ne nous laissez pas succomber à la tentation.
- Mais délivrez-nous du mal.
- Ainsi soit-il.
Traduction française dite « oecuménique » utilisée dans l'Église catholique et la plupart des communautés protestantes depuis 1966<poem> - Notre Père, qui es aux cieux,
- Que ton nom soit sanctifié,
- Que ton règne vienne,
- Que ta volonté soit faite
- Sur la terre comme au ciel.
- Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour
- Pardonne-nous nos offenses,
- Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés
- Et ne nous soumets pas à la tentation,
- Mais délivre-nous du mal.
- Amen
</poem> Traduction française utilisée dans l'Église orthodoxe- Notre Père qui es aux cieux
- Que Ton Nom soit sanctifié,
- Que Ton Règne arrive,
- Que Ta Volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
- Donne-nous aujourd’hui notre pain substantiel
- Et remets-nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs,
- Et ne nous soumets pas à l’épreuve,
- Mais délivre nous du Malin.
Traductions en diverses langues régionales de FranceNotre Père (en Berrichon)Nouestre Pere, - che sias dins l'ou ciel,
- vouestre nom siet santifia,
- vouestre royame nous arribe,
- vouestre volontà siet fache a la terre, comme a ou ciel,
- dona nous aujourdhui nouestre pan quotidien,
- e perdona nous nouestros debits,
- como nos outros pardonem a na quotiesque nous an offensa,
- et ne nous laissa pas tomber dins la tentation,
- mai delivra nous dou mal.
- Amen
Notre Père (en Breton) Hon Tad - Hon Tad a zo en neñv,
- Hoc’h anv bezet santelaet,
- Ho rouantelezh deuet dimp,
- Ho polontez bezet graet
- War an douar evel en Neñv,
- Roit dimp hiziv hor bara pemdeziek,
- Pardonit dimp hor pec’hedoù
- Evel ma pardonomp d’ar re
- O deus manket ouzhimp.
- Ha n’hon lezit ket da gouezhañ en temptadur,
- Met hon diwallit diouzh an droug.
- Evel-se bezet graet ! (Amen)
Notre Père (en Picard) Nous Pere - Nous Père, qui es dins ch'cié,
- Qué t'nom i seuch santifié,
- Qué t'rène i vinch,
- Qué t'volonté al'fuch faite
- Su l'terre comme dins ch'cié
- Donne à's t'heure chu pain d'aujourd'hui
- Perdonne nos nous offinses,
- Comme in perdonne aussi à tout cheux qui nous ont offinsés
- Et n'nous soumets pon à'l'tintation,
- Mais déliff-nous du mau.
- Amen
Notre Père (en corse) - Patre nostru chì sì in celu
- ch'ellu sia santificatu u to nome
- ch'ellu venga u to regnu
- ch'ella sia fatta a to vuluntà
- in terra cum'è in celu
- Dacci oghjeghjornu u nostru pane cutidianu
- è rimettici i nostri debbiti
- cum'è no i rimettimu à i nostri debbitori
- ùn ci induce micca in tentazione
- ma francaci da u male
- Ame è cusì sia
MusiqueCette prière a donné lieu à de nombreuses mises en musique. La première dont on ait conservé la trace appartient au Chant grégorien. Une des plus connues en français est le Notre Père dit « de Rimsky-Korsakoff ». On peut citer également la version d'André Caplet, les prières pour chant, harpe et quatuor à cordes. AnnexesNotes et références.. Bibliographie - Leonardo Boff, Le "Notre Père" Une prière de libération intégrale, Coll. Théologies, Paris, Les éditions du Cerf, 1988, 167p.
- Jean-Marie Gourvil, Ne nous laisse pas entrer dans l’épreuve. Une nouvelle traduction du Notre Père, Paris, François-Xavier de Guibert, 2004, 168 p.
- Mgr André-Mutien Léonard, Père, que ton règne vienne, Ed. de l’Emmanuel, 1998. 180 p.
- Jean Carmignac, A l’écoute du Notre Père, OEil 1984. 124 p.
- Jean Carmignac, Recherches sur le "Notre Père", Paris, Letouzey, 1969. 608 p.
- Lev Gillet, Notre Père, Introduction à la foi et à la vie chrétienne, Cerf, 1988.
- Marcel Jousse, Les formules targoumiques du Pater dans le milieu ethnique palestinien. L'Ethnographie, n°42, Année 1944, p. 4-51.
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